Stravinsky dans la Presse

Le dernier disque des Siècles et de François-Xavier Roth avec l’Oiseau de Feu d’Igor Stravinsky a reçu un accueil triomphal dans la presse française et internationale : Disc of the week dans le Sunday Times, Gramophone Choice, Record of the year 2011 dans le Times, Editor’s choice dans le BBC music Magazine, 5 étoiles dans Classica le Monde de la Musique…

Sunday Times, Octobre 2011 – Richard Morrison, Disc of the Week
This is fabulous : young French musicians performing Stravinsky’s ballet on period instruments similar to those used by the Ballets Russes orchestra at the 1910 premiere in Paris. Under François-Xavier Roth’s scintillating direction, the playing is breathtakingly virtuosic and the timbres produced by the narrow-bore brass and antique wood winds is entrancing.

Gramophone, Novembre 2011  – John Warrack
What we do have is an excellently played, brightly recorded performance of the ballet, conducted with verve by François-Xavier Roth. Certainly the orchestra has a clarity which gives a well-lit quality to Stravinsky’s Rimsky-Korsakovian orchestration, his model, and there is no lack of vitality with movements such as Kashchey’s dance. Well worth hearing.

BBC Music Magazine, Octobre 2011 – Christopher Dingle
This is a fascinating recording, combining a performance on period instruments with a reconstitution of Les Orientales, The Firebird’s original partner.

Classica Le Monde de la Musique, Décembre 2011 – François Hudry
Ce nouvel enregistrement du ballet intégral de L’Oiseau de Feu nous plonge de bout en bout dans un voluptueux bain de sensualité orchestral tout à fait féérique. […] Le nouvel enregistrement décapant de Roth soutient parfaitement la comparaison, et même tient la dragée haute, aux versions de référence.

LES SIECLES – BALLETS RUSSES – french

Le projet artistique

Après le succès de la saison parisienne des Ballets Russes en 1909, Serge Diaghilev pense à un ballet tiré d’un conte russe, L’Oiseau de Feu. Apres avoir songé à en demander la musique à Liadov, il passe commande en décembre 1909 à Stravinsky, alors âgé de 27 ans . Le 18 mai 1910, la partition est achevée et, le 25 juin suivant, l’œuvre est représentée avec un vif succès à l’Opéra de Paris.

Un siècle plus tard, Les Siècles et François-Xavier Roth vous convient à la redécouverte du formidable orchestre qui accompagnait les Ballets Russes… Factures des cordes et vents issus des ateliers hexagonaux, cordes en boyaux, manière de jouer enseignée dans les classes du Conservatoire de Paris, l’Orchestre des Ballets Russes était, avant tout, d’essence française.

Pour célébrer ce centième anniversaire, Les Siècles ont reconstitué, avec le concours du musicologue François Dru, le ballet Les Orientales, également créé le 25 juin 1910, en prélude à l’Oiseau de Feu. Ce ballet composite regroupe différentes œuvres du 19e siècle, dont certaines orchestrations ont été perdues. Nous avons demandé à Bruno Mantovani et Charlie Piper d’orchestrer respectivement le Djinn de Grieg et la Danse orientale de Sinding.

La présentation du projet en vidéo par François-Xavier Roth

L’épopée des Ballets Russes

Diaghilev, New York, 1916 BnF-BmO

Les Saisons russes de Diaghilev ne se sont pas limitées aux ballets, comme pourrait le faire croire leur dénomination globale de « Ballets russes », et cette prodigieuse entreprise artistique n’a pas été réalisée que par des natifs de Russie. Elle a été au contraire représentative d’un cosmopolitisme qui avait sollicité les meilleures forces de divers pays, et tout naturellement de la France en premier lieu. Diaghilev, rappelons-le, a débuté sa conquête musicale de Paris par une série de concerts (1907), puis des représentations d’opéras (1908). Deux œuvres majeures ont été révélées cette année-là aux parisiens, Boris Godounov de Moussorgski, avec le légendaire chanteur Feodor Chaliapine dans le rôle-titre, et Snegourotchka (La Fille de neige) de Rimski-Korsakov. C’est encore Chaliapine que les Français ont retrouvé en 1913 dans La Khovantchina de Moussorgski. L’Histoire dans ses moments cruciaux où se joue le devenir d’un pays, et la féerie du conte populaire avec son fond païen lié au culte du printemps et des divinités solaires, constituent deux des principales lignes de force de l’opéra russe. Dans Boris Godounov, l’authenticité humaine et populaire s’exprime autant à travers les événements historiques et leurs acteurs (le moine chroniqueur Pimène et le novice Grigori, futur usurpateur du trône) qu’à travers la spontanéité ludique des jeux et chansons des enfants du tsar. De la féerie, Le Coq d’or de Rimski-Korsakov montre le versant oriental, incarné par l’énigmatique Reine de Chemakha, personnage « solaire » elle aussi, car c’est par un hymne à l’astre du jour qu’elle se révèle aux spectateurs. Cet ouvrage a été donné sous la forme expérimentale d’un opéra-pantomime, les chanteurs se trouvant dans la fosse d’orchestre et l’action étant mimée par des danseurs sur scène.

Diaghilev avait « le génie de découvrir celui des autres », et son principe était d’être ouvert aux esthétiques les plus diverses, du moment qu’elles étaient aptes à captiver, surprendre, choquer, ou simplement émerveiller. Les mythes de l’Antiquité grecque faisaient partie intégrante de ses références et, aux côtés de leurs confrères russes, Debussy et Ravel ont eu dans le cadre des Ballets russes des places d’honneur. Daphnis et Chloé (1912), la plus vaste partition symphonique de son auteur, est un de ces chefs-d’œuvre absolus d’orchestration dont la transcription pour piano garde pourtant intacte la qualité du matériau musical. Et dans les dernières années de leur existence, les Ballets russes se sont ouverts aux talents d’une nouvelle génération de compositeurs, ceux du Groupe des Six entre autres. En 1924, Francis Poulenc, âgé de vingt-cinq ans, donne avec Les Biches un spectacle de frivolité joyeuse, où la clarté néoclassique s’allie aisément avec des échos de sonorités plus récentes, et où le chant se mêle à la danse ; le ballet a en effet cessé d’être un spectacle strictement muet et a (ré)intégré des éléments d’opéra, réduisant ainsi le décalage d’appréciation entre les genres grâce à une revalorisation mutuelle.

André Lischke  © Cité de la Musique

Extrait vidéo : Jean Cocteau commente les Ballets Russes

L’Oiseau de feu

Titre original du ballet : L’Oiseau de feu, conte dansé en deux tableaux, d’après un conte national russe.
Composition du ballet : Igor Stravinski (1882-1971), de novembre 1909 à mai 1910, à  Saint-Pétersbourg.
Argument et chorégraphie de Michel Fokine.
Décors d’Alexandre Golovine.
Costumes d’Alexandre Golovine et Léon Bakst.
Première représentation du ballet : à l’Opéra de Paris, le 25 juin 1910, par la troupe des Ballets russes, direction musicale de Gabriel Pierné, avec Tamara Karsavina (l’Oiseau de feu), Vera Fokina (la Tsarevna), Michel Fokine (Ivan Tsarévitch).
 

L’Oiseau de feu marque un tournant dans l’histoire des Ballets russes. Ce ballet révèle un jeune compositeur, Stravinski, et marque le début de sa longue et fructueuse collaboration avec Diaghilev.

« À l’époque où je reçus la commande de Diaghilev, le ballet venait de subir une grande transformation grâce à l’apparition d’un jeune maître de ballet, Fokine, et à l’éclosion de tout un bouquet d’artistes pleins de talent et de fraîcheur (Pavlova, Karsavina, Nijinski). Malgré toute mon admiration pour le ballet classique et son grand maître Marius Petipa, je ne pus résister à la griserie que me donna la vision d’un spectacle tel que les Danses du prince Igor ou Carnaval, les deux ballets de Fokine que j’avais vus jusqu’alors. Tout cela me tentait énormément, me poussait à sortir du cercle étroit dans lequel je me trouvais confiné et à saisir avec empressement l’occasion qui s’offrait de m’associer à ce groupe d’artistes avancés et actifs dont Diaghilev était l’âme et par lequel je me sentais attiré depuis longtemps. Pendant tout cet hiver, je travaillai avec ardeur à mon oeuvre et ce travail me mettait en contact continuel avec Diaghilev et ses collaborateurs. La chorégraphie de L’Oiseau de feu était réglée par Fokine au fur et à mesure que je livrais les différents fragments de ma musique. »

Igor Stravinski, Chroniques de ma vie, Denoël, 1962, pp.48-49.

 Extrait vidéo : Stravinsky dirige la suite tirée de l’Oiseau de feu

L'Oiseau de feu - 1910 - costume de Kochtcheï

Première commande importante de Serge Diaghilev à Stravinski, L’Oiseau de feu s’imposa comme une des créations les plus envoûtantes de la deuxième saison des Ballets russes et projeta brusquement cet obscur jeune musicien, naguère encore élève de Rimski-Korsakov, au premier plan de la scène musicale internationale, suscitant l’admiration de Debussy, Falla, Ravel et Erik Satie. Une étroite collaboration réunit, autour de l’impresario des Ballets russes, Michel Fokine, auteur de l’argument et de la chorégraphie, le compositeur, ainsi qu’Alexandre Golovine, réalisateur des décors et costumes, à l’exception de ceux de l’oiseau et de la princesse, créés par Léon Bakst.

Librement adapté d’un conte populaire russe, L’Oiseau de feu met en scène un jeune prince, Ivan Tsarevitch, qui, à la poursuite de l’oiseau volant autour d’un pommier donnant des fruits d’or, pénètre dans le jardin de l’enchanteur Kastcheï. Il le capture mais le relâche ensuite, cédant aux supplications de l’oiseau. Le prince découvre treize princesses, captives de l’enchanteur. Fait prisonnier par ce dernier qui s’apprête à le pétrifier, il est sauvé par l’oiseau qui lui vient en aide. Celui-ci entraîne Kastcheï et sa suite dans une danse effrénée, puis endort l’enchanteur. Ivan Tsarévitch brise l’oeuf contenant l’âme de Kastcheï, et ce dernier périt, ce qui met fin aux enchantements. Les chevaliers pétrifiés reviennent à la vie et les princesses sont délivrées.

 Dans son illustration musicale de la Russie légendaire, Stravinski adhère encore à l’esthétique du Groupe des Cinq. Deux pièces tirent leur matériau de thèmes folkloriques authentiques, que le compositeur a empruntés au recueil de Rimski-Korsakov Cent Chansons populaires russes (1876). D’une manière plus générale, le monde des hommes et le surnaturel génèrent deux univers musicaux : l’un diatonique, l’autre chromatique et orientalisant, suivant un principe exploité particulièrement par Rimski-Korsakov et Borodine, qui trouve son origine dans Rouslan et Ludmila de Glinka (1842). Le jeune compositeur se montre novateur dans une trame orchestrale plus complexe et plus dissonante que celle de son maître, ainsi que par une invention rythmique qui annonce les expérimentations du Sacre du printemps.

 La partition fourmille d’effets orchestraux. L’orchestre, très important, scintille, tout en sonorités chatoyantes des pupitres divisés, et

L'Oiseau de feu - 1910 - costume de l'Oiseau de feu

se répand en ondoiements sonores des harpes et du célesta. L’influence de Debussy est manifeste dans ces textures impalpables, mais on la retrouve également dans certains enchaînements d’accords de l’apparition des treize princesses ou de la Berceuse. La construction musicale de la partition est très fluide, suivant de près l’argument.

L’Introduction instaure, par son dessin chromatique lové dans les graves, un climat chargé de maléfice. L’irruption de l’oiseau de feu se traduit par un glissando des cordes en sons harmoniques, procédé dont Stravinski revendique l’invention. La Variation de l’oiseau de feu imprime son tournoiement dans la texture aérienne des pupitres divisés, tandis que son harmonie exploite avec subtilité des procédés (oppositions d’accords distants d’une quarte augmentée) chers à Moussorgski. Les supplications de l’Oiseau de feu forment une page orientaliste d’un grand charme. L’Apparition soudaine d’Ivan Tsarévitch est accompagnée d’un thème mélancolique et solitaire du cor, de caractère russe. Le Khorovode (ronde chantée traditionnelle) des princesses emprunte son thème au recueil de Rimski-Korsakov. Le Lever du jour est salué par les sonorités iridescentes des harpes en glissando sur les frémissements des cordes et bois. Dans un violent contraste, le Carillon magique de Kastcheï déploie un impressionnant spectre sonore. La Danse infernale du roi Kastcheï, pièce la plus originale de la partition, propose un affrontement de blocs aux sonorités et aux rythmes accusés. Le compositeur les désarticule à loisir avant de les précipiter dans un tourbillon orgiaque. D’une couleur borodinienne, la Berceuse exhale les parfums de l’Orient, par les mélismes chromatiques du basson. Une transition impressionniste conduit au second tableau, qui déclame un thème folklorique évocateur de la « Sainte Russie ».

 Anne Rousselin ©  Cité de la musique

Extrait vidéo : Béjart commente les Ballets Russes


Les Orientales

Première représentation du ballet : Paris, Théâtre de l’Opéra, 25 juin 1910.
Argument : Serge Diaghilev.
Chorégraphie : Michel Fokine, d’après Marius Petipa.
Décor et costumes : Constantin Korovine et Léon Bakst.
Direction musicale : Nicolas Tcherepnine.
Principaux interprètes : Tamara Karsavina, Vera Fokina, Vaslav Nijinski, Alexandre Volinine.
 
 

Costume porté par Nijinsky dans Les Orientales

Orient fabuleux, orient barbare, orient chamarré et voluptueux, de Cléopâtre au Dieu bleu, des Danses polovtsiennes à Schéhérazade, les Ballets russes explorent une veine exotique dont le public occidental est friand. Le programme rédigé par Diaghilev pour ce ballet, dont le titre fait référence au recueil éponyme de Victor Hugo, reflète l’influence de Léon Bakst, principal peintre et décorateur de la compagnie pendant ses premières années, passionné par les arts d’Extrême- Orient : « Comme Le Festin, c’est une suite d’esquisses chorégraphiques, mais, comme le titre l’indique,encore plus exotiques puisqu’elles proviennent des peuples de l’Orient voisins de la Russie et dont l’arta exercé, à tous les égards, une influence parfois très grande sur celui des Slaves. L’Inde, la Perse,la Chine, l’Arabie ont fourni les thèmes des diverses danses qui y sont rassemblées. » L’orchestre Les Siècles a procédé à la demande de nouvelles orchestrations à deux jeunes compositeurs, s’inscrivant ainsi dans une démarche analogue à celle de Diaghilev en son temps.

La Danse orientale, exécutée par Nijinski, baptisée Danse siamoise, sur une série de photographies représentant son interprète, confirme par sa chorégraphie et par le costume du danseur, inspiré de la statuaire d’Extrême-Orient, la marque de Bakst.

Comme Le FestinLes Orientales offrent un montage de morceaux, choisis pour certains dans le répertoire des Théâtres impériaux. La reconstitution musicale du ballet est donc une tâche épineuse ; deux partitions s’avèrent perdues, les orchestrations de la Danse orientale de Sinding par Serge Taneïev et du Kobold de Grieg par Igor Stravinski.

On peut s’étonner du choix des compositeurs scandinaves Christian Sinding et Edvarg Grieg : chez Sinding la vision de l’Orient appartient à un imaginaire poétique et chez Grieg le « kobold » est un lutin germanique transformé pour l’occasion en « djinn »,maléfique figure orientale immortalisée par Victor Hugo.

Nijinsky dans Les Orientales

Dans l’Entrée des Sarrasins et la Danse orientale deRaymonda, qui prennent place à l’acte II du ballet (créé en 1898), on trouve les ingrédients principaux des scènes orientales des opéras et ballets de l’époque : une danse rapide, ponctuée du tambour, aux arabesques bondissantes et dont le mouvement tourbillonnant, mais répétitif, crée une sorte d’hypnose comparable à celle des derviches tourneurs ; à ce type s’oppose une mélopée aux inflexions chromatiques, généralement confiée au hautbois ou au cor anglais, accompagnant les mouvements langoureux de la ou des danseuses. Malgré son tempo rapide, l’Entrée des Sarrasins reste policée et occidentale : la mélodie se meut dans des sphères tonales claires ; le caractère populaire est donné par le bourdon initial et une harmonie simplifiée, peu présente. Des touches de couleur locale, rappelant les turqueries du XVIIIe siècle, sont apportées par la percussion et le piccolo. Plus typée, la Danse orientale qui suit crée un climat envoûtant par le délicat coloris des cordes jouant en pizzicato ou avec sourdine, rehaussé de quelques notes des cors, eux aussi avec sourdines. La mélodie (flûte et cor anglais à l’octave) descend langoureusement au doux balancement de triolets ; une progression passionnée lui fait suite, aux accents fiévreux et incantatoires. La mélodie initiale, ornementée de capiteuses volutes, triomphe enfin aux violons, dans un éclat vite assombri par une harmonie descendante et chromatique ; un trait rapide des violons, en mode arabisant, met fin à la voluptueuse rêverie.

Aucun effet de couleur locale ne vient troubler la mélancolie de la Danse orientale, écrite dans la sombre tonalité de si bémol mineur, de Sinding (composée en 1896) : la guirlande en tierces de la main droite, interrompue par un dessin accentué et percussif, et la main gauche syncopée apparaissent comme les réminiscences d’un Orient lointain. Le chromatisme de la partie centrale, à part un jeu ambigu sur accords parfaits majeurs et mineurs, émane d’un langage romantique tardif et ne doit rien à une influence des modes orientaux. L’orchestration de Charlie Piper anime d’une vie frémissante cette vision nordique.

La musique du Pas de deux tiré de L’Automne, quatrième tableau du ballet Les Saisons op. 67 de Glazounov (composé en 1898-1899) ne possède a priori rien d’oriental, mis à part les instruments de percussion, triangle, cymbale et grosse caisse qui, avec le piccolo, rappellent la « musique turque » des opéras du XVIIIe siècle. Le titre « Bacchanale » peut renvoyer à une fête débridée appartenant à une vision fantasmée de l’Orient. Dans le ballet, les Saisons participent à la fête générale, puis l’Hiver et le Printemps exécutent de délicates variations, avant le retour abrégé du volet initial.

Diaghilev avait déjà employé la musique du ballet Les Nuits égyptiennes op. 50 d’Arenski (créé à Saint-Pétersbourg en 1900) dans la production de Cléopâtre (1909). La Danse du flambeau (titre figurant dans le programme du spectacle) se compose, dans la reconstitution de François Dru, de trois épisodes du ballet. La Charmeuse des serpents [sic] déploie une mélodie aux inflexions orientales, d’une grande puissance d’évocation, mais harmonisée à l’occidentale. La Seconde Danse d’Arsinoé, diatonique et de coloris modal, sonne profondément russe, sur une harmonie statique rehaussée de mouvements chromatiques intérieurs. La Danse des Ghazies conclut gaiement l’ensemble et fait résonner pittoresquement clochettes et grelots. Le Djinn – Kobold – de Grieg, que l’on imaginerait volontiers échappé de Peer Gynt, jette un voile ténébreux sur ces Orientales. Comme chez Sinding, les mouvements chromatiques du volet central de cette pièce, composée en 1901, sont non d’essence orientale, mais romantique, et semblent exprimer bien davantage un démon intérieur suscitant l’angoisse qu’un personnage fabuleux.

Extrait vidéo : la reconstitution de Christian Comte Nijinsky 1912

Diaghilev a toujours catégoriquement refusé que les Ballets Russes ne soient filmés. Le Film Nijinsky 1912, présenté dans le cadre de l’ Année France – Russie 2010, a été réalisé grâce à un procédé révolutionnaire par l’artiste français Christian Comte, qui à partir de photographies,  a reconstitué la danse de Nijinsky dans ses plus grands ballets.

Les musiciens et leurs instruments

Violons
François-Marie Drieux (violon solo), Ian Orawiec, Martial Gauthier (chef d’attaque), Amaryllis Billet, Laure Boissinot, Caroline Florenville, Catherine Jacquet, Quentin Jaussaud, Mathieu Kasolter, Jérôme Mathieu, Simon Milone, Sébastien Richaud, Laetitia Ringeval, Rachel Rowntree, Matthias Tranchant, Vanessa Ugarte, Jacques Bonvallet, Pierre-Yves Denis, Amelia Grenfell, Martin Reimann, Jennifer Schiller, Claire Sottovia
 
Altos
Sébastien Lévy (solo), Vincent Debruyne, Carole Dauphin, Marie Kuchinsky, Lucie Uzzeni, Hélène Barre, Solenne Burgelin, Benjamin Rota
 
Violoncelles
Julien Barre (solo), Emilie Wallyn, Pierre Charles, Guillaume François, Jennifer Hardy, Arnold Bretagne, Jean-Baptiste Goraïeb
 
Contrebasses
Philippe Blard (solo), Marion Mallevaes, Pierre Feyler, Michel Fouquet, Cécile Grondard, Aurore Pingard
 
Les Bois
 
Reportage vidéo sur les Bois utilisés pour le disque 
Gionata Sgambaro, flûte Powell n° 237 (1927)
Marion Ralincourt, piccolo Haynes n° 1268 (1902 – 1903)
Jean Bregnac, flûte embouchure Lebret
Anne van Tornhout, flûte embouchure Bonneville
Pascal Morvan, hautbois Cabart (1925)
Hélène Mourot, hautbois Buffet Crampon (1905-1910)
Marine-Amélie Lenoir, hautbois Thibouville Lamy (1904)
Stéphane Morvan, Cor anglais Lorée (1911)
Rhéa Vallois, Clarinette en Sib Couesnon, début 20ème (1905) & Clarinette en La Buffet-Crampon (1890)
François Miquel, Clarinette en Sib Buffet-Crampon (1905) & Clarinette en La Buffet-Crampon (1889).
Renaud Guy-Rousseau, Clarinette basse Buffet-Crampon (1892)
Cyrille Mercadier, Clarinette en La Thibouville (1907) & Clarinette en Ré Leblanc
Michaël Rolland, Basson Buffet-Crampon (1907)
Alexandre Salles, Basson Triébert (1898)
Gilles Daudin, Basson Gras (1907)
Antoine Pecqueur, Contrebasson Buffet-Crampon (1919)
 
Cuivres
 
Reportage vidéo sur les Cuivres utilisés pour le disque 
Matthieu Siegrist, Cor Selmer à pistons / système double ascendant à crémaillère (1920)
Emmanuel Bénèche, Cor
Pierre Burnet, Cor simple en Fa Besson, 4 pistons (1905)
Jérémie Tinlot, Cor Gras à piston ascendant (1903)
Sylvain Maillard, Trompette Selmer, modèle ‘grand prix’ (1930)
Fabien Norbert, Trompette Couesnon en Do (1929)
Emmanuel Alemany, Trompette en Do Courtois (1920)
Christophe Voituron, Trompette
Christophe Rostang, Trompette
Fabien Cyprien, Trombone Courtois (1900)
Fred Lucchi, Trombone Courtois (1900)
Jonathan Leroi, Trombone basse Courtois (1900)
Sylvain Mino, Tuba en Ut Gras à 6 pistons (1920)
 
Harpes
Valeria Kafelnikov, Harpe Erard style empire à tête de bélier Palissandre (n°4783)
Florence Bourdon, Harpe Erard style empire unie érable (n°4921 )
Marianne Lementec, Harpe Erard style gothique érable (n° 3828)
 
Timbales, Percussions, Celesta, Piano
 
Reportage vidéo sur les Percussions utilisées dans le disque
Camille Baslé, David Dewaste, Eriko Minami, Adrien Perruchon, Matthieu Chardon, Nicolas Gerbier, Jean-Hisanori Sugitani
 
Grosse caisse Deslauriers, Tambourin Lefima, Tam-tam Pélisson, Cymbales Zildjian, Triangles Buddy & Thein, Xylophone Deslauriers, Glockenspiel Deagan, Cloches Tournier, Piano de concert Erard (1929), Celesta Mustel